CCI de France : une vaste campagne pour le goût d’entreprendre

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Jusqu’en octobre 2013, CCI de France consacre 3 millions d’euros à une opération de communication d’envergure nationale. Le but : soutenir la création d’entreprise et encourager les porteurs de projets.

 

« À ceux qui sacrifient soirées, week-ends et vacances pour ne pas avoir à sacrifier d’emplois », « à ceux pour qui une seule vie ne signifie pas un seul métier »… Depuis le 26 mai dernier, les hommages aux chefs d’entreprise sont déclinés en affiches et se diffusent sur les ondes, dans la presse. CCI de France a décidé de lancer une vaste campagne de communication nationale qui occupera le paysage médiatique jusqu’en octobre prochain. Orchestrée par l’agence BDDP & fils, elle vise à soutenir l’entrepreneuriat, à stimuler le goût de l’initiative et à saluer le rôle crucial des dirigeants d’entreprise quels qu’ils soient.

 

 

L’opération s’articule autour de 5 thématiques : le développement des entreprises en France, à l’international, la sauvegarde des emplois dans un climat économique tendu, l’innovation et les démarches consistant à apprendre un nouveau métier. Le discours global se veut sobre et direct. La campagne se décline dans la presse quotidienne nationale, régionale, et prévoit une cinquantaine de parutions dans la presse magazine.

Quelques 300 spots sont également diffusés à la radio au cours de la période, avec différentes versions en accord avec les thématiques retenues. Un budget de 3 millions d’euros a été mobilisé pour l’ensemble du projet. « Il est essentiel dans notre pays de mieux communiquer sur tout ce que représente un projet d’entreprise. La création de valeur et d’emplois signifie que l’on apporte de la richesse à la société dans laquelle on vit. En plus de répondre à un désir personnel, un tel projet est aussi porteur de sens pour les autres », estime Alain Di Crescenzo, président de la CCI de Toulouse.

 

Cette opération de communication est une première pour les chambres de commerce et d’industrie. CCI de France s’appuie notamment sur son nouveau logo commun dans le but de « faire avancer toutes les envies d’entreprendre » et profite aussi de l’occasion pour rappeler le rôle et les missions fondamentales des chambres. Les CCI sont aux côtés de « 2,5 millions d’entrepreneurs », permettent la formation de « 100 000 apprentis chaque année » et accompagnent « 25 000 entreprises par an dans leur ouverture à l’international », mentionnent les affiches conçues pour la campagne. CCI de France se veut aussi un relais de la promotion du « made in France » à l’occasion de cette opération, comme en témoigne le message accrocheur de l’une des affiches : « à ceux qui choisissent de produire ici pour exporter là-bas, et non l’inverse. »

 

Cette démarche inédite intervient dans un contexte où le gouvernement a annoncé une série de mesures destinées à soutenir la création d’entreprise, aussi bien à court qu’à long terme. Une volonté qui a été affirmée par le président François Hollande en clôture des Assises de l’entrepreneuriat, en avril dernier. Le programme scolaire doit notamment être modifié pour favoriser davantage le goût d’entreprendre. De la sixième à la terminale, les stages et interventions de chefs d’entreprises se multiplieront pour améliorer l’orientation des élèves et apporter une initiation à la création d’entreprise.

« Pour développer l’envie de créer sa propre activité, il est indispensable de faire connaître l’entreprise aux jeunes populations par le biais de la scolarité à l’occasion de stages ou d’informations portant sur ce qu’est concrètement une société », confirme Alain Di Crescenzo. La mise en place de modules spécifiques dans l’enseignement supérieur pour former les étudiants à la création d’entreprises est également envisagée. Un dispositif entrepreneur/étudiant permettra aux jeunes porteurs de projet de bénéficier d’une couverture sociale et d’un prêt étudiant au début de la création de sa société.

 

À plus court terme, plusieurs pistes ont aussi été imaginées pour dynamiser la vie économique du secteur privé. Parmi celles-ci figure notamment une simplification du traitement fiscal des plus-values de cession. Il est question d’instaurer un unique cas de figure sur ce plan, alors qu’il existe à l’heure actuelle une quarantaine de régimes. À l’avenir, la plus-value de cession sera calculée en fonction du barème de l’impôt sur le revenu jusqu’à deux ans après la création ou l’achat de la société.

Au-delà de ces deux années, un abattement de 50 % entrera en vigueur. Au bout de 8 ans, l’abattement atteindra 65 %. Un régime plus favorable doit aussi être créé pour les cessions familiales et les départs à la retraite des entrepreneurs.