Bourse de Moscou : un petit lundi noir

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L’actualité géopolitique de l’Ukraine a bouleversé les marchés boursiers. Les deux indices russes de la place financière moscovite, le Micex et le RTS ont plongé respectivement de 11,52% et 13,11% vers midi trente, heure GMT hier. L’économie russe chancelle.

 

La perspective d’une intervention russe dans le conflit ukrainien éclabousse déjà l’économie du pays le plus vaste de la planète. Un vent de panique traverse les marchés boursiers russes. L’heure est historique dans l’histoire de la parité Euro/Rouble, puisque pour la première fois cette après-midi, l’Euro dépasse les 50 roubles, atteignant même 51,20 unités de la monnaie russe. Les indices Micex et RTS se sont effondré cet après-midi, en chutant de 12%, entraînant avec eux le niveau de rouble au plus bas.

Répercussion d’une éventuelle intervention russe en Ukraine

Déjà fragilisés, comme dans d’autres pays émergents par la politique monétaire des Etats-Unis, les marchés russes avaient déjà été tiré vers la bas par la crise ukrainienne depuis quelques semaines. Les investisseurs s’inquiétaient surtout des conséquences d’une faillite de l’ex-république soviétique sur la Russie. Les banques publiques soviétiques notamment subiraient de lourdes pertes.
Mais ce week-end, on a assisté à un nouveau tournant dans ce jeu de dominos, avec les déclarations et menaces militaires de Vladimir Poutine. Ce lundi, le président russe, semble s’être quelques peu rangé en acceptant la proposition d’Angela Merckel sur la création d’un groupe de contact, pour l’entame d’un dialogue politique sur l’Ukraine. Son président de la Chambre basse, Serguei Narychkine a d’ailleurs annoncé que l’intervention de l’armée russe en Ukraine, « n’était pas nécessaire pour le moment ».

L’aggravation de la crise se propage sur tous les marchés mondiaux

Seulement, la Bourse de Moscou n’est pas la seule impactée par la crise de Kiev. Paris (-2,3%), Francfort (-3%), Milan (-2,3%) et Londres (-1,8%) étaient toutes en baisse aux alentours de 12h45 GMT, ce lundi. Les entreprises européennes fortement implantées en Russie se font châtier au profit des valeurs refuges comme la dette allemande, française ou encore le franc suisse et l’or. Ainsi le métal jaune a atteint ce matin, à 7h55 GMT son plus haut niveau depuis le 30 octobre dernier à 1350,37 $ l’once.
Même tendance pour le cours du pétrole. « Etant donné que l’Ukraine se situe dans la chaîne d’approvisionnement du Bret, la prime de risque a augmenté, poussant vers le haut les prix  du brut », a déclaré Desmond Chua, analyste chez CMC à Singapour. Résultat : le prix du pétrole bondit. La situation est grave, autant du point de vue politique, sociale, qu’économique. En qui doit-on placer nos espoirs, le Conseil de sécurité de l’ONU réuni ce soir, ou bien la tentative de médiation des Etats-Unis ? L’Affaire t-rouble reste à suivre.