Bangalore, l’ancêtre des Silicon Valley d’Asie

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Depuis la fin des années 50, B’lore (Bangalore pour les « branchés »), capitale de l’État du Karnataka, est le pôle de recherche aéronautique et spatiale de l’Inde. Une activité fortement consommatrice en puissance de calcul informatique autant qu’en ressources académiques. Et, de fait, le Karnataka concentre 103 instituts de recherche et 131 universités scientifiques et technologiques qui diplôment 35 000 ingénieurs par an. Mais surtout, l’État du Karnataka a été le premier en Inde et même en Asie, dès 1997, à faire de l’informatique un de ses principaux axes de développement économique, notamment en affranchissant les sociétés de services informatiques de toute taxe sur les recettes qu’elles réalisent à l’exportation – même les entreprises d’origine étrangère. Du coup, le secteur se développe à toute allure. En 1997, il y avait 253 sociétés informatiques pour 32 000 salariés et un chiffre d’affaires de 500 millions de dollars. Cette année, plus de 1 800 sociétés (300 000 personnes) devraient cumuler un chiffre d’affaires export de 6,5 milliards de dollars.

 

La chasse aux cerveaux est ouverte
A côté du « Tigre de Bangalore », à savoir la société de service en ingénierie informatique Wipro qui y embauche plus de 45 000 salariés – sur un total de 77 500 –, les ténors de l’informatique mondiale se sont donné rendez-vous pour y chercher les neurones indiens. Accenture, Amazon, Atos Origin, BT, Capgemini, Google, IBM, Microsoft, Oracle, SAP… et Yahoo. Aujourd’hui, les centres de recherche de Google, Microsoft, Yahoo et d’Amazon hissent B’lore au rang de berceau mondial des moteurs de recherche sur Internet. « Nous avons ouvert ce centre en 2002 », souligne Venkat Panchapakesan, P.-D.G. de Yahoo Software Development India Pvt. Plus de 150 applications ont été développées et déployées dans 26 pays. Parmi les applications récemment développées, citons Yahoo 360 (blogs communautaires), un moteur de recherche audio et des moteurs de recherche verticaux comme HotJobs (recherche d’emploi). « Nous menons des recherches fondamentales : mathématique combinatoire, synthèse vocale, analyse d’images et de contenu, compréhension automatique de textes… », explique Prasad Ram, directeur scientifique de Yahoo India.

 

Créée en juillet 2004, la filiale indienne d’Amazon embauche une centaine de chercheurs à une heure d’embouteillages au nord du centre-ville. « Nous menons nos propres projets de bout en bout : de la R&D jusqu’à la maintenance », confie Krishna Motukuri, directeur associé en charge de l’ingénierie chez Amazon Development Center India Ltd. Ce qui est motivant. Car la chasse aux cerveaux est ouverte. « Nous avons dû embaucher nos chercheurs à un salaire supérieur à ce qui se pratique. Les prix ne cessent d’augmenter », précise Krishna Motukuri. Ce qui a poussé Amazon à ouvrir deux autres centres de recherche de 50 à 70 personnes chacun, l’un à Hyderabad, la grande concurrente de Bangalore, et l’autre à Chennai, sur la côte est. Bangalore fait naître d’autres vocations dans le sous-continent.

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