Baisse du commerce mondial en 2011

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Le commerce international sera affecté par des vents contraires.

Selon l’Organisation mondiale du commerce, après une augmentation « sans précédent de 14,5 % du volume des exportations en 2010, la croissance du commerce mondial devrait revenir à un niveau plus modeste de 6,5 % en 2011 ». L’OMC se félicite du rebond du commerce observé l’an dernier. Malgré les pressions protectionnistes, il a connu « l’expansion annuelle la plus importante de son histoire ». Cette progression record, une année après une chute sans précédent de 12 %, a permis aux échanges mondiaux de retrouver leurs niveaux d’avant crise. Sans surprise, le commerce mondial a été soutenu par la croissance marquée des exportations des économies en développement (+16,7 %), en particulier asiatiques tels la Chine et le Japon, alors que les exportations des pays développés ont augmenté de 12,9 %. La Chine a consolidé sa place de premier exportateur mondial (contribuant à 10,4 % des échanges mondiaux) devant les États-Unis qui ont ravi cette année le deuxième rang à l’Allemagne, désormais rétrogtradée à la troisième place.

 

Toutefois, a prévenu l’OMC, ces bonnes nouvelles ne doivent pas faire oublier que la tendance à long terme d’avant la crise n’a toujours pas été retrouvée et ne devrait pas l’être avant un moment. Dans ce cadre, l’organisation anticipe pour cette année un ralentissement à 6,5 % de la croissance des échanges, basé sur un PIB mondial de 3,1 %, un niveau « plus conventionnel » selon l’organisation et proche de la moyenne à long terme du commerce (de 6 %). Une prévision globale qui recouvre en fait deux réalités : d’une part, celle des pays en développement, qui devraient continuer d’être favorisés avec une croissance de leurs échanges proche de 9,5 % ; d’autre part, celle des économies industrialisées, dont les échanges n’augmenteront que de 4,5 %. Pour l’OMC, 2011 devrait encore subir les effets de la pire débâcle économique mondiale depuis 1945, avec les effets conjugués de la suspension des plans de relance dans de nombreux pays, des prix élevés des matières premières et d’un chômage persistant freinant la consommation intérieure.

 

À cela s’ajoutent désormais les incertitudes sur les conséquences des récents événements qui ont frappé le monde tels que le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire au Japon, mais aussi les soulèvements populaires dans des pays producteurs de pétrole. Ces événements ont accru l’incertitude économique au niveau mondial, faisant pencher la balance des risques vers une détérioration, prévient l’OMC. Au final, avertit l’organisation, si les répercussions de ces événements s’avéraient pires que prévu, « il faudrait revoir les prévisions dans les prochains mois ». Soucieuse d’éclaircir le tableau, l’OMC s’est félicitée de la solidité du système commercial, qui a passé le test de la crise en dépit d’un accord sur une plus grande libéralisation des échanges prévue par le cycle de Doha qui se fait toujours attendre. Pour l’OMC, si Doha est au point mort, une adaptation des règles du commerce mondial sera à terme essentielle pour « supporter » une mondialisation de plus en plus sophistiquée.