
En 2015, plus de 2,5 millions de personnes s’étaient pressés dans la capitale des Flandres afin de participer à la Braderie de Lille. Chaque année à la même date, le premier week-end de septembre, la manifestation, créée au XIIe siècle, rassemble chineurs et badauds, amateurs de moules frites et de bière fraîche, en provenance de l’Hexagone et du monde entier.
En effet, la Braderie de Lille est l’occasion pour les Britanniques, les Hollandais ou encore les Belges de venir consommer dans la région, permettant ainsi aux professionnels du tourisme de rattraper la saison estivale si besoin. Or, depuis la décision d’annulation du rassemblement par Martine Aubry, maire de Lille, ces mêmes professionnels sont inquiets de leur manque à gagner, la braderie représentant un événement culturel, mais aussi économique. Durant deux jours, elle permet aux commerçants d’écouler les invendus de l‘année.
Mais les vendeurs de la Braderie ne sont pas les seuls à être impactés de cette annulation. Les restaurateurs, servent habituellement bières et moules frites en énorme quantité lors de cet événement. C’est pourquoi l’annulation est vécue par les professionnels lillois comme une catastrophe économique. Les hôteliers de la région ne sont pas en reste, estimant une perte de chiffre d’affaires équivalent à environ une dizaine de millions d’euros. En effet, les deux jours de la Braderie de Lille sont classés parmi les premiers jours d’activité des restaurateurs qui effectuent des services de vingt-quatre heures.
L’annulation de cet événement risque néanmoins de ternir l’image de la France à l’étranger, en effrayant encore plus les potentiels touristes, et ainsi d’aggraver la crise que traverse actuellement le tourisme national. Comme l’indiquait notre article du 19 juillet dernier, à la suite de l’attentat de Nice, le secteur a révisé à la baisse ses prévisions. Ainsi, le cabinet spécialisé MKG estime que les hôteliers doivent désormais tabler sur un exercice en repli de l’ordre de 6 %.
Alors fallait-il annuler le rassemblement ? Cela n’a pas été le cas pour l’Euro de Football ou le Tour de France. Cependant, étant donné la contiguïté du lieu de la manifestation, il aurait été très difficile d’intervenir si un incident se déclarait, vu le nombre de touristes présents, sans risquer une tuerie sans précédent.
commerce international, CCI News.com.