25 milliards d’euros de retombées économiques attendues
Est-ce seulement possible de ne pas y aller ? Selon l’article 1 de la Convention concernant les Expositions internationales, « les Expos universelles sont les plus grands et plus larges des méga-événements. » Elles sont de puissants instruments de la régénération urbaine. Organisée tous les cinq ans depuis 1995, elles durent six mois, durant lesquels un sujet qui intéresse la globalité de l’expérience humaine est abordé sous toutes ses coutures. La prochaine, qui s’entamera le 1er mai 2015 traitera de « Nourrir la Planète, Energie pour la vie ». En condensé, il s’agira de réfléchir sur le renforcement de la qualité et la sécurité de l’alimentation, d’innover la recherche, la technologie et l’entreprise, toute la filière alimentaire de façon à améliorer les caractéristiques nutritives des produits, leur conservation et leur distribution.
Manifestement, ce n’est pas un hasard si ce rendez-vous se tiendra à Milan puisque le compartiment italien de l’alimentation, le deuxième du pays pour ce qui est des dimensions, compte 36 000 petites et moyennes entreprises, un demi-million de travailleurs et il produit un chiffre d’affaires annuel s’élevant à quelque cent milliards d’euros. Aujourd’hui l’Expo universelle engage la présence de 136 pays. Tout le nord de la Botte et les grandes entreprises italiennes mettent le paquet pour y attirer la planète : 1,7 milliard d’euros y sont investis dans les infrastructures auxquels s’ajoute un milliard d’euros des Etats participants. En ligne de mire, 25 milliards d’euros de retombées économiques sont attendues, 10 pour le tourisme, 4 pour les métiers de l’événementiel et 1,7 tout autour des services de la manifestation.
La Chambre de Commerce de Milan aide à la rédaction de l’Expo 2015
Ses préparatifs mêmes sont déjà un événement à part entière. Des appels d’offres en direct ou à travers des partenaires de l’expo sont lancés. Il y en a pour tous les secteurs : agroalimentaire évidemment mais également conditionnement, énergie, télécommunication, robotique, systèmes de sécurité, mobilité verte, gestion des déchets, publicité, systèmes intégrés, secteur bancaire et des assurances, climatisation, publicité, services de voyage, etc…
Pour qui voudrait participer à ce rendez-vous unique, La Camera di Commercio de Milan, s’applique depuis 2010 à donner davantage de visibilité aux entreprises intéressées. Elle a ainsi lancé une plateforme d’échanges et de rencontres au travers des Tavoli Tematici. Tous les deux mois, des entreprises et des associations d’un même secteur se retrouvent pour présenter leurs projets, évaluer les opportunités d’affaires et écrire ensemble Expo 2015. Chaque rendez-vous se déroule au Palazzo degli Affari et enregistre une cinquantaine de participants.
La France investira 20 millions d’euros de crédits publics
Dans ce contexte également, l’agence française pour le développement international des entreprises Ubifrance prévoit des rencontres acheteurs avec les organisateurs de l’exposition et les grands sponsors entre février et mars 2014. Une très belle opportunité pour les entreprises françaises qui visent l’exportation. Ce sera l’occasion pour elles de découvrir l’Italie. Un marché que les grosses PME apprécient déjà puisque on y recense plus de 1200 filiales hexagonales.
« Nous avons à produire plus et mieux » pour lutter contre la faim, « c’est le défi », a déclaré le ministre français délégué à l’Agriculture Guillaume Garot, alors qu’il signait le contrat de participation à l’ambassade de France à Rome, en septembre dernier. L’Etat s’est d’ores et déjà engagé à mettre 20 millions d’euros de crédits publics dans ce rendez-vous tentaculaire. Encadré par l’Organisation des Nations Unies, il aura pour première vocation de faire réfléchir et de susciter l’action, dans le cadre du processus actuel de création de systèmes alimentaires pérennes et sûrs.